Renaissance – Renaissances, entre France et Italie

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Dans le cadre des Journées de la Francophonie en Vallée d’Aoste 2025 la Fondazione Sapegno organise, avec la collaboration de l’Atelier de Littératures francophones de l’Université de Vérone et de la Bibliothèque régionale Bruno Salvadori, la conférence

 

RENAISSANCE – RENAISSANCES, ENTRE FRANCE ET ITALIE

 

On a beaucoup discuté ces derniers temps autour du pluriel à attribuer ou non au terme Renaissance, un concept pensé et repensé comme celui d’Humanisme: une Renaissance, celle entre l’Italie et la France, non dépourvue d’ambiguïtés, d’émulations cachées et de méfiance mutuelle, une Renaissance «contesa», pour le dire avec le titre du beau livre de Giovanni Ricci. Il n’en reste pas moins que les frontières entre la France et l’Italie sont perméables. Des livres, des idées, des destinées se croisent et se ramifient, plantent des graines qui se développent et grandissent, comme l’idée d’un «nouvel humanisme». Pendant la Renaissance, l’italien et le français coexistent de manière singulière à la cour de France et il est possible de souligner la complexité de ce qui a pu être présenté comme une simple rivalité linguistique et d’envisager des enjeux politico-culturels autant que symboliques. En France on lit, on traduit, on imite les textes italiens, de Pétrarque au Tasse. C’est ainsi que l’Orlando furioso devient  pour les Français un immense réservoir de rêves amoureux, de sentences, d’images, de plaintes et complaintes, de martyres de la folie amoureuse, de victimes d’une maladie inguérissable. Dans ces trois interventions des spécialistes de la Renaissance aborderont du point de vue historique, linguistique et littéraire ces échanges incessants et stimulants entre l’Italie et la France.

 

PROGRAMME

 

Giovanni Ricci (Università di Ferrara)

* L’illusione francese nell’Italia del Rinascimento: fallimento geopolitico, fioritura culturale
“Italia cimitero dei Francesi” fu un detto che si diffuse in Francia al tempo delle Guerre d’Italia (1494-1559). Il fatto è che, malgrado importanti vittorie sul campo, la Francia si dimostrò incapace di imporre il suo controllo sull’Italia. Se l’Italia ne uscì rovinata, la Francia pagò un prezzo geopolitico, la fine delle sue ambizioni di egemonia europea. Ma dall’Italia devastata dalle guerre si originò un flusso di artisti e letterati che emigrarono in Francia, modificando il volto stesso del regno e delle sue città. I due popoli si ammirarono e si detestarono, si conobbero e si disconobbero…

L’illusion française dans l’Italie de la Renaissance : échec géopolitique, essor culturel
“Italie cimetière des Français” fut un dicton qui se répandit en France à l’époque des Guerres d’Italie (1494-1559). Le fait est que, malgré d’importantes victoires sur le terrain, la France s’avéra incapable d’imposer son contrôle sur l’Italie. Si l’Italie en sortit ruinée, la France paya un prix géopolitique, la fin de ses ambitions d’hégémonie européenne. Mais de l’Italie ravagée par les guerres un flot d’artistes et d’hommes de lettres émigrèrent en France, modifiant le visage même du royaume et de ses villes. Les deux peuples s’admirèrent et se détestèrent, se connurent et se méconnurent…

 

 

* Bruno Petey-Girard (Université de Paris-Est)

Italien, français, latin: rivalités des langues autour de François Ier
Pendant la Renaissance, l’italien et le français coexistent de manière singulière à la cour de France. À partir de quelques épisodes des années 1530-1540, il est possible de souligner la complexité de ce qui a pu être présenté comme une simple rivalité linguistique et d’envisager, au-delà de la rivalité elle-même, des enjeux politico-culturels autant que symboliques.

 

 

* Rosanna Gorris Camos (Università di Verona, Gruppo di studio sul Cinquecento francese, PRIN PNRR 2022 Revisiting and E-mapping Theatre Translations of Ancient and Modern Classics in 16th-century France)

Il volo dell’Ariosto
Molto si discute recentemente sul plurale o meno del termine Rinascimento, un concetto pensato e ripensato come quello di Umanesimo, un Rinascimento, quello tra Italia e Francia, non privo di ambiguità, di emulazioni celate e di reciproca diffidenza, un Rinascimento conteso per dirla con il titolo del bel volume di Giovanni Ricci. Resta che le frontiere tra Francia e Italia sono permeabili, scendono nobili, spose principesche, soldati, poeti en rupture de ban e libri che vanno e vengono accompagnati talvolta da bulbi, da semi e da altre merci più o meno consone ai volumi. Libri, idee, destini che si incrociano e si ramificano, che piantano semi che si sviluppano e crescono (idea che piacerebbe a Stefano Mancuso), come l’idea di un “nuovo umanesimo”, creano vincoli, rizomi. Liste di libri e di fiori, di semi e di bulbi : «muschi grechi, corone imperiali, pennacchi persiani, tulipani di più colori, narcissi gialli doppi, gigli turchini fiori del tutto novi, hiacinthi di bella sorte dal fior turchino, gigli di color giallo, gigli chiamati turcheschi» in un via vai di meraviglie che fanno sbocciare nuove idee, nuove amicizie, correspondances e un nuovo modo di leggere il mondo. Ma come si “entent” in Francia capolavori come l’Orlando furioso o le commedie dell’Ariosto? Chi traduce? chi imita? Come si trasformano l’incoercibile Olimpia e l’orgogliosa Lena? La gran tela di Lodovico diventa per i francesi un immenso réservoir di sogni, di immagini, di desideri e di idee di straordinaria modernità, dalla follia alla mobilità degli uomini, dei legami e degli oggetti di desiderio, dalla connotazione glocal all’aspirazione all’incontro con altre civiltà.

Le vol de l’Arioste
On a beaucoup discuté ces derniers temps autour du pluriel à attribuer ou non au terme Renaissance, un concept pensé et repensé comme celui d’Humanisme: une Renaissance, celle entre l’Italie et la France, non dépourvue d’ambiguïtés, d’émulations cachées et de méfiance mutuelle, une Renaissance «contesa», pour le dire avec le titre du beau livre de Giovanni Ricci. Il n’en reste pas moins que les frontières entre la France et l’Italie sont perméables, d’où descendent des nobles, des épouses princières, des soldats, des poètes en rupture de ban et des livres qui vont et viennent parfois accompagnés de bulbes, de graines et d’autres marchandises plus ou moins adaptées aux volumes. Des livres, des idées, des destinées qui se croisent et se ramifient, qui plantent des graines qui se développent et grandissent (une idée que Stefano Mancuso aimerait), comme l’idée d’un «nouvel humanisme», qui créent des liens, des rhizomes. Des listes de livres et de fleurs, de graines et de bulbes : «Mousses grecques, couronnes impériales, panaches persans, tulipes de plusieurs couleurs, jonquilles jaunes doubles, lys bleus, fleurs complètement nouvelles, hyacinthes de belle fortune à fleur bleue, lys jaunes, lys dits turcs» dans un va-et-vient de merveilles qui font éclore de nouvelles idées, de nouvelles amitiés, des correspondances et une nouvelle façon de lire le monde. Mais comment s’entent-ils en France des chefs-d’œuvre comme le Roland furieux ou les comédies de l’Arioste? Qui est-ce qui traduit? Qui est-ce qui imite? Comment transforme-t-on l’incoercible Olimpia et la fière Lena? La grande toile de Lodovico devient pour les Français un immense réservoir de rêves, d’images, de désirs et d’idées d’une modernité extraordinaire, de la folie à la mobilité des hommes, des liens et des objets de désir sans exclure la tension entre le «glocal» et l’aspiration à la rencontre avec d’autres civilisations.